L’Iran est de nouveau au cœur de l’actualité avec ses récents différends avec le monde occidental. La reprise de l’enrichissement de l’uranium inquiète la communauté internationale. Néanmoins, l’Iran est déjà le théâtre de plusieurs infractions aux droits internationaux. En effet, le pouvoir à la tête de cette République islamique a maintes fois commis des atrocités pour ne citer que le massacre de 1988.
La République Islamique d’Iran : un État totalitaire ?
Cette jeune république a vu le jour au lendemain de la célèbre révolution iranienne. Cet évènement marquait la volonté du peuple de se détacher des puissances étrangères. Au temps où le Shah régnait sur l’Iran, les Occidentaux avaient la mainmise sur les ressources pétrolières. L’influence des États-Unis se ressentait à travers la politique menée par le gouvernement. Le régime en place essayait de laïciser la population. Une démarche considérée par le peuple comme une tentative de renier l’identité iranienne. C’est dans ce contexte que plusieurs forces de changement se mobilisèrent pour renverser le dernier roi d’Iran.
Ceci dit, cette révolution ne marque pas la fin de l’oppression et de la tyrannie. Durant les premières années de la République Islamique d’Iran, l’Ayatollah Khomeiny, proclamé Guide suprême, a fait face à de nombreuses contestations. Le régime usait de toute son influence pour traquer et emprisonner les opposants. Ces dissidents étaient pour la plupart des militants actifs lors des évènements de 1979. Pourtant, ils furent déclarés ennemis de la nation et furent pour la plupart incarcérés, torturés, voire exécutés. Les plus chanceux ont pu quitter le pays pour échapper à un sort funeste. Toujours est-il qu’aucune place n’est laissée à l’opposition.
Dernièrement, le régime cherche à effacer toute trace du massacre de 1988. Au cours de cet évènement, près de 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés. Aujourd’hui, les décideurs prévoient de construire une route sur le site où ces opposants ont été enterrés.
Le massacre de 1988 : un évènement tristement célèbre
Le massacre de 1988 en Iran a grandement choqué l’opinion internationale. Il faut dire que le début des années 80 fut une période difficile pour cette jeune république. Après une guerre contre l’Irak, les mollahs redoutaient fortement un coup d’État. Craignant le soulèvement des jeunes, le régime décida même de fermer les portes des universités de 1986 à 1988. Au cours de ces deux ans, la police politique traquait les opposants au régime. Pendant l’été 1988, près de 30 000 personnes étaient incarcérées dans les prisons d’Evin et de Gohardasht. Après la publication d’une fatwa, ces malheureux furent déclarés ennemis de la révolution. Du mois d’août à septembre, ces dissidents furent exécutés. Ils avaient pour unique procès quelques minutes d’entrevue avec des juges qui avaient reçu pour consigne de les condamner à mort.
Aujourd’hui, les responsables de ce massacre restent impunis. Maryam Radjavi, une des grandes figures de la résistance iranienne, a maintes fois déposé une demande de condamnation des exécutants et une proclamation des noms des martyrs. Pour l’heure, empêcher la destruction des tombes des victimes est nettement plus urgent.